Qualité de l’Air Intérieur QAI

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Le thème de la qualité de l’air a longtemps été réservé à l’air … extérieur. Les fumées noires d’origine industrielle ont heureusement disparu de nos villes occidentales et nos habitations ne sont plus chauffées au charbon. Reste essentiellement la pollution liée au trafic automobile, dont les méfaits pour la santé continuent de générer une abondante littérature scientifique. Mais c’est un sujet connu et traité.

Celui de la qualité de l’air intérieur est beaucoup plus récent. L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), qui fait référence en la matière, a fêté ses 10 ans à l’automne 2011. Son site Internet http://www.oqai.fr/ rassemble toutes les informations à connaître sur les polluants de l’air intérieur, leurs sources d’émission, leurs effets sur la santé (avérés ou beaucoup plus souvent suspectés en l’état actuel des connaissances), et les moyens de contrôler leurs niveaux de concentration dans l’air de nos logements.

Le nombre de polluants potentiels de l’air intérieur rend le sujet complexe. Les trois catégories d’agents susceptibles d’entraîner des risques pour la santé – agents physiques comme le radon, agents chimiques comme les composés organiques volatils (COV) et agents biologiques comme les moisissures – sont représentées.

Le sujet est donc, nouveau, complexe, mais aussi de la plus haute importance, car nous passons jusqu’à 90 % de notre temps à l’intérieur. Nous sommes donc beaucoup plus exposés à la pollution de l’air intérieur qu’à la pollution de l’air extérieur.

Enfin, le sujet est vaste, car par « intérieur », il faut entendre le logement, bien sûr, mais aussi tous les autres espaces clos que nous fréquentons selon notre âge et nos activités : l’établissement scolaire, le lieu de travail, les moyens de transport, les lieux d’activité, de loisir, etc. Pour celui qui passe 2 heures par jour dans sa voiture, la qualité de l’air dans l’habitacle n’est pas négligeable. Et l’influence de la qualité de l’air dans la classe sur la santé d’un enfant est probablement importante.

DSC00014Alors, par où commencer, et que pouvons-nous faire ? Nous informer aux bonnes sources et appliquer les conseils qui nous sont donnés en gardant toujours en tête notre esprit critique et notre bon sens. Pour un sujet tel que la qualité de l’air intérieur, il convient de trouver la juste distance entre vigilance et peur. Ce qui concerne aussi beaucoup d’autres sujets en santé-environnementale …

Certaines choses sont évidentes. Prenons pour exemples la fumée de tabac ou le monoxyde de carbone (CO) dont les dangers pour la santé sont connus. Il est évident aussi qu’un logement humide, mal ventilé, où prolifèrent les moisissures, est un environnement malsain. Il est beaucoup moins évident que les plantes dites « dépolluantes » servent à quelque chose…

Par prudence, réduisons la présence de produits chimiques dans notre environnement. Tous les produits pour le ménage et l’entretien de la maison, les parfums d’ambiance et autres insecticides ne sont pas forcément indispensables. Les matériaux et produits de construction et de décoration (tels que colles, peintures et vernis) sont désormais munis d’une étiquette qui indique leur niveau d’émission en polluants volatils. D’une manière générale, les matériaux tels que contreplaqués et agglomérés sont fortement émissifs tant qu’ils sont neufs. Ce n’est pas forcément une bonne idée d’accueillir bébé dans une chambre qui vient d’être repeinte, dont le parquet vient d’être vitrifié ou la moquette posée, et qui est pleine de nouveaux meubles en mélaminés.

L’aération est un point crucial, même à l’heure où l’on prône l’isolation des bâtiments. Qu’elle soit naturelle ou mécanique, la ventilation doit permettre un débit de renouvellement suffisant de l’air. Sur ce point là aussi, le bon sens est de rigueur. Quelles que soient les performances affichées, un système de ventilation doit être entretenu et nettoyé. Et lorsque l’aération d’un logement repose sur la simple ouverture des fenêtres, n’oublions pas que la qualité de l’air intérieur dépend aussi de la qualité de l’air extérieur … Mieux vaut ouvrir la fenêtre qui ne donne pas sur la rue ou sinon attendre que l’heure de pointe du trafic soit passée. Et mieux vaut fermer la fenêtre quand les arbres du boulevard ont décidé de lâcher, tous ensemble, leurs pollens.

 

Dr Laurence Nicolle-Mir

Membre de la Société Française de Santé et Environnement